mercredi 3 octobre 2007

Après la révolution, quelles résolutions?


Après la révolution, quelles résolutions?

Et MédiaMatinQuébec fut. La mise en circulation du journal gratuit proposé par les cadres du Journal de Québec en lock-out, cristallise un moment de l’histoire du devenir du journalisme. Cependant que peut-on attendre à l’issu du conflit entre les journalistes et leur patron, eu égard au métier?


Les signes avant-coureurs
Les mouvements de masse qui ont eu lieu dans les locaux du Journal de Québec, l’embauche de 14 employés, on fait dire à Catherine Gagnon :« On a vu venir…». «On», ce sont les 140 employés de la rédaction et des bureaux du journal, et ce qui a été «vu venir», c’est le conflit de travail que leur concoctait Quebecor.

Le diktat

La liste de la nouvelle close proposée par l’employeur fut lourde. Ce dernier imposait à ses employés d’une part la multiplateforme (telle que voulue par la direction du journal, elle semble impossible à réaliser sans nuire à la qualité de l’information selon les journalistes). D’autre part, il demandait aux employés d’élargir la semaine de travail de quatre à cinq jours. Ces derniers s’offusquèrent, et manifestèrent leur désapprobation…et à Quebecor de répondre par un lock-out.
Sans doute, Quebecor considéra son journal consacré à Québec comme cobaye pour imposer la multiplateforme, et s’imaginait instaurer le début d’une nouvelle ère, et cela sans le moindre écueil. Mais c’était sans compter sur la capacité de réplique de ses employés.

La révolution
Au fait de ce qui se tramait, c’est dans la plus grande discrétion que les journalistes prirent l’initiative d’anticiper sur leur patron. C’est malgré les difficultés techniques et financières, qu’ils plantèrent les germes de la révolution. Quelques jours après le 22 avril, la riposte fut lancée, leur gratuit envahissait les rues et l’opération s’avérait une complète réussite.
Celle-ci est populaire à de nombreux égards: si le syndicat canadien de la fonction publique soutient financièrement l’entreprise, le bébé qui naquit ce jour là fut aussi celui de particuliers, partisans de la cause. Enfin l’enthousiasme que démontrèrent les lecteurs locaux pour un journal plus proche de leurs préoccupations (témoin du ras-le-bol face à la Montréalisation), n’est certainement pas à négliger.

La guerre d’usure
Cependant Quebecor ne s’avoua pas vaincu, et face à la situation, il opta pour une guerre d’usure. Il assiégea la forteresse dressée par les syndiqués, en attendant que ceux-ci se rendent par lassitude, par désespoir. À Catherine Gagnon de rétorquer que l’essoufflement des troupes ne saurait être à l’ordre du jour.
Ce qui motivent les journalistes à persister, c’est la conviction de faire du journalisme comme ils l’entendent…cependant une question demeure : «Fallait-il attendre d’être mis au pied du mur pour réagir de manière aussi radicale contre semble-t-il, une pratique qui ne leur convenait déjà guère?»
La réplique des journalistes ne s’arrête pas à la production du MédiaMatin. Il se trouve que le Journal de Québec poursuit ses activités à l’aide de filiales qui ont émergées du jour au lendemain. Cependant, le travail des journalistes qui y œuvrent ne cesse d’être décrié et cela fournit des cartouches pour les démarches judiciaires qu’entament les syndiqués. Peut-on s’attaquer judiciairement au mauvais journalisme?
En outre le conflit a permis de montrer que la multiplateforme étend ses tentacules. Agnès Maltais confiait au Soleil la surprise qu’elle eut de voir qu’une interview accordée à un journaliste de Canoë, se retrouvait dans le Journal de Québec. Face à une telle situation ne serait-il pas bon d’envisager la création d’une institution juridique propre à défendre la cause des journalistes, dotée d’un réel pouvoir d’action, voire de sanction?

La fin des hostilités
Il ne faudrait cependant pas perdre de vue que la situation actuelle n’est que temporaire. Les journalistes aspirent à reprendre leur fonction. Catherine Gagnon souriait à l’idée de continuer l’aventure MédiaMatin. «Pis après, pourrait-on demander?». Jusqu’à quand la situation sera-t-elle viable? Quelles seront les conditions d’un retour à la «norme»? Les journalistes pourront-ils exiger de travailler selon l’idéal de leur gratuit, ou se soumettront-ils aux exigences de Quebecor. Dans ces conditions laisseront-ils de nouveau Montréal s’immiscer dans le Journal de Québec?
La convergence et la multiplateforme représentent une menace pour l’intégrité de l’information selon Florian Sauvageau, et une «menace à la diversité et à la qualité de l’information» selon ce qu’en dit Samuel Auger dans LeSoleil (17 septembre). Toutefois à monsieur Sauvageau de concéder que cela l’«étonnerait qu’il[le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes] agisse rétroactivement et dise à certaines entreprises de se dessaisir de médias parce qu’ils en ont trop.» La machine est lancée et la possibilité de l’arrêter n’est guère envisageable. Lorsque l’on considère que le journal ne représente qu’une petite partie des activités du groupe, il est aisé de comprendre que la logique commerciale au centre de la convergence semble plus forte que le fait de produire un journal de qualité. Alors aux journalistes de s’ajuster? Quelles seraient les conditions de leur ajustement? Devraient-ils émettre des réserves quant à la polyvalence exigée des médias, à leurs fins (économiques)?
Cependant il n’en demeure pas moins que la multiplateforme a des avantages : l’information culturelle (arts visuels, danse, etc.) trop souvent confinée (car taxé de snobisme) à des magasines spécialisés, pourrait être plus populaire en étant diffusée sur d’autres supports.
Demeurent ainsi des questionnements auxquels seul l’avenir pourra répondre.

samedi 18 août 2007

Devenue mère j’ai perdu mon prénom…





Devenue mère j’ai perdu mon prénom…

Mettre un enfant au monde est une étape décisive dans la vie d’une comorienne, à en juger notamment par les changements radicaux dont elle s’accompagne. Le plus singulier d’entre eux, consiste à renommer la récente mère à l’aide du prénom de sa progéniture. Ainsi une Fatima se verra appelée «Ma Foulani», c'est-à-dire «Maman d’un tel». Explications…


C’est avant tout une profonde marque de respect qui salue le précieux pouvoir de donner la vie dont dispose les femmes. En outre, nous autres Africains avons un penchant prononcé pour les rites de passage- même si ceux-ci s’avèrent si bien intégrés qu’ils ne sont plus vécus au quotidien comme tel. Ainsi ils échelonnent l’existence des nôtres, du premier jusqu’au dernier souffle. Comme tout rite de passage, celui des femmes devenues mères se cristallise en un changement de statut. La personne connaît une forme d’ascension hiérarchique-somme toute symbolique- au sein de la communauté. Il est vrai que dans une société où l’identité de chaque individu ne doit pas laisser d’ambigüité; où appartenir à un groupe, se faire reconnaitre et apprécier par ses pairs fait partie intégrante du parcours de tout Comorien, ce nouveau statut est capital.

Tout comme l’on distingue la demoiselle de la dame, selon le statut d’une part de femme-non-mariée, en opposition d’autre part à celui de femme-mariée, le distinguo s’effectue parmi les mariées, entres celles qui sont mères et celles qui ne le sont pas encore. Donner la vie est un rite de passage qui mystifie la femme comme porteuse du miracle de la vie. La principale manière d’honorer une mère consiste donc à la nommer à l’aide du prénom de son aîné. Ceci tient d’une forme de respect autant que d’une façon de partager publiquement l’heureuse nouvelle. Fatima deviendra une «Ma Foulani». À traduire «Mère d’un tel». Et à tout le monde dorénavant de la nommer de cette manière. La famille, l’époux, les amis proches n’appelleront plus que très rarement «Fatima » par son prénom.

«Lorsqu’on me nomme de cette manière, c’est comme si les porte du paradis m’étaient ouvertes; c’est aussi la marque du respect qui m’est du, déclare «Ma Fergan»-et Sitti de son prénom-, qui est, de manière intermittente nounou et femme au foyer.»
Par ailleurs, elle ajoute que si elle accepte cette appellation, c’est parce qu’elle est fier de son fils et que c’est avec joie qu’elle souhaite que chacun sache que c’est son aîné.»

Si une grande majorité de femme considèrent la pratique telle une véritable fierté, qu’en est-il des autres? N’y en a-t-il pas certaines qui regrettent leur prénom d’antan, sa spontanéité, sa jeunesse et autres?

Pour les nouvelles générations cette appellation est restrictive. Car elle encense une «fonction» reproductrice des femmes et nie ce qui fait la personne en elle-même.

_«C’est ridicule de ne plus se faire appeler par son prénom, celui-ci ne dédit en rien notre maternité. D’autre part ça nous permet de rester nous même et non d’être identifiées par rapport à une personne qui prendra son envole un jour. Confie Dania, récemment mariée et sans enfant, menant une brillante carrière de juriste à la mairie d’Aulnay-sous-Bois.»

Il semble clair qu’un des enjeux d’un tel débat réside dans la confrontation de générations. Les plus anciennes perpétuent les valeurs ancestrales, avec le respect qui leur est du, mesurent leur opinion aux plus modernes pour qui ces valeurs sont tout autant fondamentales, et qui néanmoins attendent que l’on témoigne aussi du respect à leurs autres aptitudes-il est question de réussite sociale, d’affirmation de son identité, entre autre. C’est ce que parait exprimer les deux points de vue, ici observés. Toutefois le débat demeure ouvert et au plus acharnés de faire valoir ses arguments…

jeudi 9 août 2007

Vacances à Paris-plage




Depuis 2002, Paris accueille une mer de sable, de palmier et de personne en tenue de bain. Durant un mois, du 20 juillet au 15 août, plus de 500 kilomètres de paysages urbains connaissent un réaménagement spectaculaire pour offrir aux parisiens et autres étrangers un espace de détente rivalisant avec les plus belles plages.

Les sites et activités

Du Louvre au pont de Sully, se sont plus de trois kilomètres aménagés dans le Paris historique. Aux regards des promeneurs se donnent un ciel bleu azur, et la frimousse béate des heureux vacanciers. Voyez comme les reflets du soleil ainsi que des éclairs aveuglants viennent en vagues régulières heurter les yeux de roc des nombreux visiteurs.
Sous les transats et parasols, la belle parisienne se dore, et d’un sourire coquin, plein de promesse répond aux regards des malheureux qui aux pièges de ces sirènes se sont laissés prendre. Heureusement les brumisateurs géants placés là rafraîchissent leur émoi, tandis que les bambins sans voir le jeu de ces requins, courent sous la pluie de gouttes artificielles criant pour que «papa, maman» voient leur joie.


Sur le port de la gare, le long d’un quai d’un kilomètre, se pâment au soleil les palmiers, toutes ailes déployées dans les aires. Ils semblent avoir naquis et grandis là en une nuit, pour le plus grand plaisir du plus grand nombre. Sur les rives les gens se bousculent en se demandant «pardon» : les uns pour se faufiler et poursuivre leur promenade autour des rives de la Seine, les autres pour accéder au marchant de glace ou se rapprocher du spectacle qu’un magicien, installé sous un pont, donne en échange de quelques pièces.

Paris plage c’est un succès confirmé : en 2006, 4 millions de visiteurs profitaient de cette superbe opportunité de redécouvrir la capitale sous de nouveaux traits.

En conséquence, cette année 2007 a vu s’élargir le périmètre de jeu des vacanciers : le bassin de la Villette ses 800 kilomètre de quai serviront à élargir l’éventail d’activités que proposait déjà la ville de Paris. Ainsi sur le bassin de la Villette, se côtoient les amateurs d’aviron, de pédalo, de barque et autres canoë kayak…le tout sous le regard vigilant des moniteurs près à venir en aide à toute personne dans le besoin.


Aux alentours les activités font rage : dessins, bronzette, musique etc.
À ce propos pour le 21 juillet une soirée concert spéciale est organisée et met sur le devant de la scène des artistes tout droit venus du Québec.

Pour anecdote retenez qu’à Paris-plage la fête est telle que même le mauvais temps qui menaçait le mois de juillet a contourné les lieux pour que « vive les vacances et vive Paris…»

samedi 21 juillet 2007

Un monde à la recherche de héros. Quand la fiction vient au secours de la réalité.



Depuis le 11 septembre, l’état d’esprit de tous demeure en proie à une pesante crainte.
Pour parer à la réalité qui terrifie, les studios d’Hollywood, ont choisi la fiction qui réconforte.


Batman begins, Superman returns, Spiderman…ces célèbres défenseurs furent rappelés comme pour redonner l’espoir à l’humanité, par le biais du rêve.

Ces héros portent en eux, de manière individuelle, un idéal que leurs créateurs voulurent universel. Ainsi en nos difficiles temps, le monde du cinéma a pu juger salvateur le fait de rappeler au plus grand nombre les valeurs dont ces personnages sont les icônes.

Les problèmes que visent les scénarios proposés touchent à plusieurs maux de nos sociétés actuelles. Au premier chef les guerres.
X-men met en scène le combat des races que mènent des mutants qui revendiquent leur reconnaissance, la paix et leur place sur la Terre. Métaphore au combien explicite à propos d’injustice dont des noirs, des beures, des jaunes, des blancs et j’en passe, sont victimes quotidiennement par-delà le monde.

Tous semblent avoir à cœur l’amour de son prochain. Les ennemis des héros tels que présentés dans ces fictions luttent justement pour nuire souvent gratuitement à autrui.
Le terrorisme s’avère leur méthode commune … les proches des héros sont les premiers à souffrir d’enlèvements. Mary Jane, la fiancée de Spiderman, tout comme un bon nombre d’innocents dans les coins les plus chauds sur la planète qui se voient torturés voire même exécutés, a toujours été la victime de choix des êtres malfaisants voulant nuire au héros.

C’est ainsi que partout à la télévision -Heroe, 4400, etc- on assiste à explosion de personnages surnaturels, à la rescousse ou au contraire menaçant le monde.

Ce qui est triste c’est justement le fait que l’on présente constamment l’Homme comme nécessitant ces êtres transcendants. Comme s’il ne pouvait détenir lui-même le moyen d’obtenir son propre salut.

En effet cette emphase mis sur une aide surhumaine, mine la confiance en l’homme.
Le super homme résout nos soucis; les forces de l’ordre ne servent à rien, les institutions semblent inefficaces; c’est l’image que projettent ces séries et films de nos sociétés.

La question serait « pourquoi ne pas en revenir à des icônes plus humanistes?»
Faire voir des hommes et des femmes de cœur, authentiques, avec leurs faiblesses mais prêts à œuvrer pour que le monde s’en sorte! Après tout, ne sommes-nous pas capable de la plus grande noblesse, dans les moments les plus critiques?

mercredi 11 juillet 2007

Les «tournantes», rien de plus qu’un délire de gars!!?


Le phénomène est connu mais il demeure peu médiatisé, jusqu’à ce qu’une fille soit agressée de nouveau. Pourtant les violences sexuelles abondent. Au premier chef, les adolescents qui ne rêvent plus que de «baiser» à plusieurs, une même personne.


Dans un RER gorgé de monde, à une heure de pointe, quatre jeunes hommes de moins de 20 ans vantent une soirée qu’ils préparent avec beaucoup d’enthousiasme. Vont-ils sortir en boîte pour fêter leur réussite au bac… non ils ont rencontré une fille- «une pute rebeu disent-ils»- et ils comptent lui faire la «zèrmi». Comprenez que ces amis ont fait la rencontre d’une enfant de 15 ans –estiment-ils- et comptent lui faire l’amour tout ensemble. «Chacun son tour comme dans les mangas, t’es fou, on va pas tous se mettre sur un eins’!!» rassure l’un des garçons, résolvant ainsi le problème de leur surnombre face à leur partenaire commune.

Est-ce une pratique si répandue, en parler en public ne pose t-il plus aucun problème? Ces jeunes ont-t- conscience qu’ils vont agresser une jeune fille?

Pour commettre leur méfait ils songent à louer une chambre dans un «formule 1», un hôtel bon marché. Un calcul rapide s’effectue :
_7 euros chacun…
_j’aurais jamais cette maille t’es guedin…!!!
Ce sont des gamins incapables de réunir assez d’argent pour se payer cet hôtel, même à quatre.

Pour se donner bonne conscience, l’un d’entre eux crache avec dédain : «tout le monde lui est passé dessus…». Il semble que la gravité de ce qu’ils s’apprêtent à faire est cautionnée par la réputation qu’ils se sont fait dire de cette fille.
Il apparaît clairement qu’ils n’en savent pas plus sur elle que ce que les ragots leur ont rapporté. À un de demander confirmation :
_C’est bien une bab’…?»
_Merde non, c’est une rebeu!

Comme pour un simple rendez-vous galant, chacun son tour envisage la tenue qu’il portera et imagine comment se déroulera cette «terrible» soirée.

Enfin, ces quatre compères descendent du train, contents de leur pêche et impatients de passer à l’acte…
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mardi 26 juin 2007

Un noir dans les rues de France sera toujours un immigré.


Les défenseurs d’un ministère controversé de l’immigration et de l’identité national, créé par le président Nicolas Sarkozy, ont tort.
Ceux-ci comptent s’en sortir en démontrant qu’il s’agit d’un problème purement linguistique et tel n’est pas le cas. Substituer par d'autres, les mots employés pour nommer ce ministère afin d'atténuer la polémique, n'étouffera en rien le débat en cours.
Les français d’origine étrangère représentent-ils une sous catégorie de français?

Acquittons nous de la question des étrangers immigrant en France, pour ceux-là, il semble qu’un tel ministère soit utile- pour qu’ils puissent se familiariser avec les valeurs ancestrales de la République -même si cela se discute.

Il est clair que la question de l’immigration s’inscrit dans la liste des sujets sensibles dans ce pays. Là où l’affaire devient particulière à la France, c’est quand on se penche sur le visage de ces immigrants qui font tant parler d’eux. Ils sont français d’origine africaine pour la plupart. En 2004, ils représentaient 400 000 personnes venant d’anciennes colonies françaises, parmi les quatre millions d’immigrés peuplant le pays (selon l’Insee). Et c’est envers eux que ce ministère est illégitime.

L'échec de la politique de décolonisation menée par la France, perpétue l'impression de rejet des français venant de ces ex-colonies. En effet un français-noir malgré ses efforts ne se sentira guère reconnu comme tel, par son compatriote blanc. Un noir se fera toujours contrôler par les forces de l’ordre, jamais un blanc. Ainsi c’est de français à français que rien ne va. Avec ce ministère considère-t-on que les français de la Réunion, des Antilles et d’Afrique etc. sont des étrangers en France. Pour autant exiger qu'ils s'«intégrent», n'est pas considérer que les valeurs de leur propre patrie leur sont étrangères?

Tel que le laisse entrevoir sa dénomination, ce ministère renforce la discrimination territoriale dont souffrent une «catégorie» de français. À quoi d'autre rattacher un tel ministère, quand les français d’origine étrangère ressentent déjà nettement cette idée qu'ils sont des français de seconde zone?

Les Sarkozistes engagés affirment que le but visé tend à éradiquer les communautarismes et ainsi donner une cohésion plus forte à la nation. Oui, noble intension! Mais pour permettre l’insertion de ces français, il suffirait de les reconnaître, politiquement, économiquement et surtout socialement. Comment pourrais-t-on aimer notre mère-patrie si l’on s'identifie comme étant son fils indigne?

D’autres pays ont choisi une politique d'immigration contrôlée -comme le Canada- cependant, leurs immigrants ne se voient pas confrontés aux mêmes difficultés qu’en France. Le problème de l'immigration, africaine de surcroit, empoisonne l'air de tout le monde en France, contrairement à Quèbec. Il semble que ces mêmes personnes indésirables en France soient perçues comme des modèles de réussite à Québec. Par ailleurs, là-bas, il semble que tout soit mis en œuvre pour qu’ils se sentent chez eux dans leur pays d’adoption. Alors que les enfants de la France sont considérés comme des immigrants sur leur terre, et par conséquent mis au banc de la société…il faut interroger la légitimité d’un tel ministère ou se résigner à tirer les conclusions de rigueur qu’impose une telle démarche.

mercredi 23 mai 2007

Taxi-confessionnal





Plusieurs conducteurs de taxi confient qu’ils recueillent fréquemment les confessions souvent croustillantes, et bien souvent désespérées de certains jeunes quittant aux aurores les bars.

Ne vous est-il jamais arrivé de filer d'un bar ivre de colère- et d’alcool aussi peut être – et de vous engouffrer la tête la première à l’arrière d’un taxi, jurant tout votre saoul?
Vers trois ou quatre heures du matin, dans cet état, que ne confierions nous pas à la première oreille prête à nous entendre?

Est-ce le cas de beaucoup de jeunes? Est-ce facile de se livrez ainsi à un total inconnu? Le risque qu’il puisse trahir la confiance de son passager n’inquiète-t-il pas ?

La contrariété, voire la frustration semble soulever pas mal d’inhibitions. Une soirée qui ne s'est pas terminée comme on l’aurait souhaité et on perd pieds, on s’emporte.
« Toutes les filles sont des agaces, tonna un jour un étudiant, en montant dans son taxi, nous révèle un chauffeur qui a tenu à rester anonyme.»

La frustration pousse bon nombre de jeunes à s’exprimer, plus ou moins grossièrement sans se soucier un instant des écarts qu’ils peuvent commettre; pour la simple raison qu’ils estiment s’adresser à de parfaits inconnus, qu’ils ne reverront sans doute jamais, et qui selon eux n’auront que faire de leurs propos, qui plus est; selon les dires du même chauffeur.
«Je les reconnaitrais moi, et sûr qu’ils seraient bien gênés s’ils se souvenaient mais aucune chance, ils ne se rendent compte sans doute de rien le lendemain»

Les jeunes femmes surtout, bouleversées, parce que «leur chum n’aura pas été correcte, déplore un autre conducteur, recherchent auprès de nous autres une oreille attentive.»
Encore une fois, il s’avère que la majorité de ceux qui ainsi se laissent aller sont en proie à une forte dose d’alcool. Ce qui laisse présager au mieux la volonté d’oublier au pire un black-out…
Ce sont donc des personnes dans une situation assez vulnérable, qui demandent juste un peu d’attention. Même si pour la plupart, ils vident leur sac et font leur chemin sans demander leur reste. Ils ne sont donc pas à la recherche de conseils avisés : «ils font leur monologue et crisse leur camp».

Pensez –vous confesser ces jeunes gens à la manière des prêtres, demandions- nous à un des conducteurs interviewés?
_Oui assurément, et à celui-ci d'ajouter avec malice, que lui cependant, offrait toujours l’absolution.