mercredi 23 mai 2007

Taxi-confessionnal





Plusieurs conducteurs de taxi confient qu’ils recueillent fréquemment les confessions souvent croustillantes, et bien souvent désespérées de certains jeunes quittant aux aurores les bars.

Ne vous est-il jamais arrivé de filer d'un bar ivre de colère- et d’alcool aussi peut être – et de vous engouffrer la tête la première à l’arrière d’un taxi, jurant tout votre saoul?
Vers trois ou quatre heures du matin, dans cet état, que ne confierions nous pas à la première oreille prête à nous entendre?

Est-ce le cas de beaucoup de jeunes? Est-ce facile de se livrez ainsi à un total inconnu? Le risque qu’il puisse trahir la confiance de son passager n’inquiète-t-il pas ?

La contrariété, voire la frustration semble soulever pas mal d’inhibitions. Une soirée qui ne s'est pas terminée comme on l’aurait souhaité et on perd pieds, on s’emporte.
« Toutes les filles sont des agaces, tonna un jour un étudiant, en montant dans son taxi, nous révèle un chauffeur qui a tenu à rester anonyme.»

La frustration pousse bon nombre de jeunes à s’exprimer, plus ou moins grossièrement sans se soucier un instant des écarts qu’ils peuvent commettre; pour la simple raison qu’ils estiment s’adresser à de parfaits inconnus, qu’ils ne reverront sans doute jamais, et qui selon eux n’auront que faire de leurs propos, qui plus est; selon les dires du même chauffeur.
«Je les reconnaitrais moi, et sûr qu’ils seraient bien gênés s’ils se souvenaient mais aucune chance, ils ne se rendent compte sans doute de rien le lendemain»

Les jeunes femmes surtout, bouleversées, parce que «leur chum n’aura pas été correcte, déplore un autre conducteur, recherchent auprès de nous autres une oreille attentive.»
Encore une fois, il s’avère que la majorité de ceux qui ainsi se laissent aller sont en proie à une forte dose d’alcool. Ce qui laisse présager au mieux la volonté d’oublier au pire un black-out…
Ce sont donc des personnes dans une situation assez vulnérable, qui demandent juste un peu d’attention. Même si pour la plupart, ils vident leur sac et font leur chemin sans demander leur reste. Ils ne sont donc pas à la recherche de conseils avisés : «ils font leur monologue et crisse leur camp».

Pensez –vous confesser ces jeunes gens à la manière des prêtres, demandions- nous à un des conducteurs interviewés?
_Oui assurément, et à celui-ci d'ajouter avec malice, que lui cependant, offrait toujours l’absolution.

mardi 1 mai 2007

Eia pour le soleil...


Et le soleil fut…

Qui l’eut cru, moi certainement pas. Surtout après avoir connu l’hivers le plus long et sans nul doute le plus rude de toute ma vie.
Les pas lents, sur d’épaisses couches de neige, le vent qui par tous les moyens tente de s’infiltrer dans nos vêtements, pour souffler sur votre peau, peut être pour vous faire la peau…le visage de glace des personnes, toujours pressées fuyant le froid, cherchant refuge au fond d’un bureau, d’une salle de classe…

Il était temps et le soleil parut au bon moment juste avant que tout un chacun ne déprime complètement.
Les infinies étendues blanches laissent la place au gazons verdoyant- en réalité ce n’est pas tout à fait le cas. Toutefois les amateurs ou passionnés de jardinage sortent leur kit pour entretenir leurs plantes endormis par les grands froids un temps et réveillées par le feu vital du soleil.
La vie est tout autre lorsque les degrés croissent. Les personnes au contact de ce nouveau dehors ensoleillé- car l’heure n’est plus à s’enfermer , en attendant que la tempête passe- gagnent des couleurs, échangent leurs humeurs mornes pour plus de joie, les faces s’illuminent de sourire.
Le monde ainsi s’active, le vieux Québec autant que les petites ruelles serpentant vers Saint Roch sont investis par les passants, qui naguère avaient désertés les lieux.
Les terrasses des restaurants, des snack-bars, il faudrait presque réserver pour y avoir accès. Il est donc temps de faire couler la bière à flot, et de déguste de succulents chiens chauds-hot dog en Québecois.

Les modes vestimentaires changent ou devrait-on dire, totalement bouleversées. Fini les gros manteaux, les bottes de trente kilos. Bonjour les camisoles légères, les bermudas, les mini- voire micro- jupes, les espadrilles de fantaisies au milles couleurs.
Les québécoises resplendissantes arborent leurs lunettes fumées- c’est le règne incontesté de la mouche, sexy tout de même…
Dans les quartiers les cris des plus jeunes retentissent de nouveau : les petits gars retrouvent leurs ballons pendant que les petites filles souvent avec maman, sautent à la corde.
Bref, pour tout le monde, il est temps de faire le plein d’énergie, et de savourer pleinement les beaux jours du printemps en attendant l’été.