vendredi 20 avril 2007

L'amour remit au goût du jour par les jeunes couples québécois


Ceci s’adresse aux adeptes de «Lavalife», de «Meetic» et autres sites de rencontres de ce genre, ne désespérez pas à 20 ans à peine, l’amour, le vrai est accessible.
Les jeunes couples québécois en font la preuve irréfutable.

Me voici donc dans une chambre avec six jeunes femmes, toutes casées, qui me livrent leur manière de vivre leur vie à deux. La plupart d’entre elles connaissent leurs amoureux depuis pas mal de temps; cela va de quatre mois à quatre ans. Et d’entrée de jeu toutes affirment avoir rencontrées leur âme sœur, avec la plus grande conviction qui soit au monde. Vous trouvez ça quaitène? Vieux jeu? Ça leur passe pardessus la tête, dommage…!

Dites moi les filles comment avez-vous rencontré vos amoureux? À cette question ces grâces me donnèrent une foule de situation de la plus naturelle à la plus cocasse.
«Lors d’un show punk…», faut le faire!! Je note. «Devant un arrête de bus, cela faisait des siècles que l’on prenait le même bus sans que l’on ne s’adresse le moindre mot…ce jour là il me demanda l’heure de passage du bus…», veinard, j’en prends bonne note. « Je suis tombée amoureuse de mon moniteur de tennis», le sport rien de tel, il a le méchant don de laisser vaquer les hormones en toute liberté.
Malgré ces cas quelque peu insolites, mes hôtes m’indiquent que généralement les couples qu’ils connaissent et que certaines forment, sont le fruit d’amitié, c'est-à-dire que leur chum étaient «des amis d’amis». Une remarque qui survient assez fréquemment au sein de leur discours, est le fait de vouloir bâtir une relation visant le «long terme». Paradoxalement, toute ont fait leur rencontre de manière assez rapide, et à une d’elle de déclarer que «depuis le premier jour, je sais que je vais finir avec lui». Ainsi toutes nourrissent cette idée.

Une fois ensemble, la plupart des couples décident de vivre ensemble en appartement, toute une paire de manche, pourrait-il sembler. Les raisons invoquées pour expliquer la vie en commun sont nombreuses. «Vivre avec lui, tout simplement.» me dit-on. Avoir une vie d’adulte, prendre son indépendance par rapport aux familles respectives. L’idée, comme me le fait remarquer une d’elles, tient au fait d’avoir une vie à eux. De plus se fait entendre un cas particulier : « Je ne le voit pas assez, tous les étés, il part.»
Le choix de vivre ensemble s’avère très compréhensible et cela se fait surtout dans la mesure où toutes se plaignent du manque de confiance ou de la trop haute surveillance exercée par les beaux-parents –unanimement du côté des parents de l’amoureux. «Après plus d’un an je n’ai pas le droit de rester avec lui dans sa chambre, enfermés…». Dormir avec lui, il ne faut même pas y compter. Imaginez donc la frustration!
Les mères des chums semblent les plus irritantes même si toutes assurent les aimer. «Ma belle-mère, c’est une maudite névrosée, c’est la marde.» Le sentiment partagé par les belles-filles est que les mamans de leur chums « ont l’impression qu’on leur vole leur petit.» Elles ont pour certaines l’impression qu’il faille qu’elles fassent leur preuve. «Elle me croit incapable de prendre soin de lui.» Les pères sont plutôt retirés de ces histoires, mis à part quant ils se mettent à surprendre les jeunes couples dans l’intimité, et faire comme si de rien n’était.
De l’autre bords une fille affirme qu’elle ne «serait pas gênée de laisser [son] chum avec [ses] parents. Finalement les relations avec les parents paraissent bonnes.

Et financièrement est-ce plus avantageux de vivre avec son amoureux? «Oui», me répond on.
Mais avez-vous pris tout de suite l’importance de cet élément? « Non», m’affirme t-on clairement.
Aussi jeunes que vous êtes il n’est pas difficile de vivre avec quelqu’un? La réponse ne se fait pas attendre : «Non.»
Et les autres garçons ne vous attirent-ils plus? Elles me répondent que même si elles apprécie le fait de plaire encore, elle réalise la chance qu’elle ont : « Pourquoi risquer gâcher tout ça.»

Enfin, si les jeunes couples québécois ne cesse de m’étonner, a fortiori suite à cet échange, il n’en demeure pas moins qu’il y a un je-ne-sais-quoi d’authentique dans ce qu' affirment ces filles, qui rajeunit à mon sens le mythe de l’amour fou, même si je n’arrive pas à m’y résoudre…

jeudi 5 avril 2007

Frénésie des sorties de classe

Pour autant que je me souvienne, qu’il s’agisse d’une cloche ou d’une sirène, que l’une ou l’autre retentissent, provoque chez tous les étudiants une sorte de frénésie inexplicable. Le remue-ménage dans les salles de classe s’avère sans égal.

Longtemps je m’interrogeais sur ce qui poussait les étudiants à quitter une salle de cours avec tant de promptitude. Et j’en venais à la conclusion que si dans la culture grecque le temps dévoué à l’enseignement, était considéré comme passé pour soi, un véritable loisir, il n’en est remarquablement pas de même pour la génération qu’est la mienne.
On ne s’ébaudit guère plus de se retrouver confiné des heures durant entre quatre murs à emmagasiner et s’échiner à réfléchir à propos de pelletage qui pour beaucoup, de toute manière ne serviront à rien dans le long comme par ailleurs le cours terme.

Heureusement, il reste que certains jeunes esprits zélés, prennent la mesure et tout le bénéfice du temps consacré aux cours, des éternelles leçons à apprendre, des échéances toujours plus proches les unes des autres à respecter…des notes satisfaisantes, jubilatoires -et dans les moments de panne-, les minables que l’on récolte; fruits de notre travail acharné, passionné ou désintéressé.
Il semblerait que l’impression qu’il y a manifestement le feu au lac à la minute même, -voire à certains moments, où vraiment la patience fait défaut-, où est atteinte l’heure de quitter les lieux de cours, témoigne assez clairement de l’enthousiasme de la majorité des étudiants à cultiver leur esprit.
C’est une sorte de rituel, car décidément, même lors de cours fort enthousiasmant, une attitude similaire est à remarquer.
Les feuilles s’envolent, comme munies d’ailes; elles brassent d’un son saillant les aires. Claquent les classeurs, tombeaux des mots qui se referment avec vigueur et qui enfouissent dans l’oubli fuligineuse, d’une certaine manière l’âme du professeur, le fruit de son labeur, sa voix, sa pensée, pour les plus dévoués d’entre eux, une passion, l’amour de partager.
Les trousses comme les dents d’une scie affûtée, laissent entendre un bruit sourd, désormais les stylos, sont rendus mués, les billes reposées. Les sacs engloutissent le tout dans les profondeurs de leurs panses alourdies.
Viennent les cris des chaises, le grincement des tables. Dans ce tumulte percevez les «pardons» à répétition. On se bouscule, le feu a bien pris il faut quitter les lieux, on étouffe, les derniers à pouvoir quitter les lieux suffoquent presque …
Enfin chose étonnante dans les couloirs amassés en rang, par ordre de sortie, les amis s’attendent, l’atmosphère se détend. Le mal est loin maintenant, des rires jaillissent, les commentaires fusent, le cours n’est plus. Et les murs se renvoient les échos des voies qui dans les aires se sont éparpillées…