mercredi 21 février 2007

Luz et Chahercito...




Il y a un mois environ débarquait le Pérou sur l’Avenue des gouverneurs. Je ne vous dis pas le chambardement. Ses trois grosses valises grinçantes et beaucoup trop lourdes pour sa petite personne annoncèrent le ton. Je ne le savais pas encore à ce moment-là quand, pour la première fois, elle mit ses pieds dans la maison, mais les choses allaient bouger…


Cela faisait environ un mois aussi que je menais une vie paisible dans mon petit chez moi, en harmonie avec mon autre colloque : Guillaume le sage. Oh, je savais que quelqu’un venait, j’avais même avec Gui spéculé longtemps sur l’allure qu’elle pourrait avoir, à vrai dire j’en avais une idée bien arrêtée : du prénom Luz - comme vous vous doutez, qu’elle s’appelle - et de son titre de docteur, j’imaginais une petite grassouillette à lunettes, «timidette», gentillette, mais bien laide.

Petite, certes oui. Mais tout le reste, dans mon ingénieuse déduction, devait prendre l’eau. Jusqu’alors je ne sais si sa venue est un « don du ciel » (comme elle-même aime à me le répéter) ou plutôt une malédiction. Le moins que je puisse dire, c’est que sa venue ne passa pas incognito. Dès les premiers jours, ce phénomène animé fit preuve d’une capacité sans égale d’adaptation. En moins detemps qu’il ne faut pour le dire, elle prit possession des lieux. La maison, dorénavant, n’était plus mon royaume : il fallait le partager. Un élan de bonne humeur permanent emplit notre demi-sous-sol. Ça chante, cuisine, sautille, Luz est réveillée. Oh, elle danse aussi tout au tour de la maison, des heures durant. Au fait, maintenant je me nomme «Chahercito» : oui c’est un diminutif de son cru… mes aïeux, elle m’a même rebaptisé…

L’expression péter la forme a sûrement été inventée lors de sa naissance - je pense - juste pour définir son état permanent de gaieté. Je suis persuadé aussi que Dieu nous a tous fait à l’image d’un autre, utilisant un même moule. Or je demeure sûr qu’il brisa le moule « Luz » après sa création… « ne jamais refaire la même erreur »…!

Pour vrai, cette femme, je l’aime. C’est ma chum de meuf et pour rien au monde je regrette que nos chemins se soient croisés. Bien que je n’ai de cesse de lui répéter que je ne comprendrais jamais pourquoi de tous les gens sur terre, je dus tomber sur elle…donc que cela reste entre nous… hein!

C’est en quelque sorte mon âme sœur…Cette chipie aime à me dire, goguenarde, que « certainement je suis l’homme de sa vie… », mais qu’elle changerait de moi quelques broutilles : elle me voudrait blond aux yeux bleus… rien que ça… autant dire que c’est mort…!

Si par un jour de froid et de déprime vous passez par l’Avenue des Gouverneurs, passez donc la rencontrer. Je vous promets de repartir à tout jamais bouleversé … peut être même avec un autre nom, qui sait…

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